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Pour en savoir plus
EchoWay
Informe les voyageurs sur les lieux existants du tourisme durable et les technologies écologiques. EchoWay n’est pas un voyagiste mais se veut un lieu d’information et d’échange. Les voyageurs qui veulent faire connaître des lieux peuvent ( et doivent sans hésitation…) les inscrire dans le forum.
www.echoway.org

Que prendre,
que faire?

La première des choses à faire pour limiter ses empreintes est de limiter son apport.
Déchets :
On sait que les déchets ne seront pas triés et encore moins recyclés, au mieux, finiront-ils dans un trou derrière le village, ou brûlés. Donc apporter le moins de plastiques possibles et surtout éviter les piles. Dans le pire des cas, il est vivement conseillé de les ramener chez soi.
Eau :
Souvent, l’eau n’est pas traitée et s’écoule directement dans la rivière ou la mer. Le mieux est d’emporter des shampoings, savons et lessives naturels. Pas de chimique (voir article). Il faut sans cesse se rappeler que l’eau est un bien à économiser en voyage. La plupart des locaux n’ont pas de douches mais un bidon avec un petit seau. Ne jamais mettre de savon dans le bidon et l’utiliser avec parcimonie.
Pour l’eau potable, se renseigner sur les gros containers d’eau qui permettent de réutiliser sa bouteille en plastique plutôt que d’en utiliser et jeter une nouvelle chaque fois : 3 litres d’eau par personne et par jour dans les pays chauds, faites le compte, ça fait beaucoup de plastique.
Loisirs, comportement :
Ne pas hésiter à lire les quelques chartes du touriste responsable www.philagora.net/pole-int/charte.htm) et en particulier pour ceux qui veulent pratiquer la plongée, « la charte du plongeur respectable » de l’association longitude 181, réalisée par des membres de l’équipe Cousteau, dont François Sarano : www.longitude181.com

Privilégier les locaux pour les achats de souvenirs ou d’artisanat, plutôt que la galerie commerçante de l’aéroport à la dernière minute.


Ecolo chez soi,
écolo là-bas ?

Petit à petit, info après info, on, nous, pas mal de monde disons, commençons à réaliser que nos pas, s’ils ne sont pas légers, attentionnés et citoyens, laissent des traces. On ramasse nos papiers en forêt, on met nos mégots de clopes dans les poubelles et on trie nos bouteilles. Ici, dans nos pays " sensibilisés ". Mais là-bas, en vacances, on fait quoi ?

Là-bas, vous connaissez, vous y êtes peut-être déjà allés : c’est l’Afrique, l’Asie, l’Amérique du Sud, où pour deux mois de vacances, un an de vadrouille et suite à une envie subite de lâcher la télé, le métro et le bitume, on va voir ce monde, loin des écrans et près des gens. On est nombreux, très nombreux, de plus en plus nombreux à prendre un sac, un billet et à se projeter en quelques heures vers d’autres cultures, d’autres paysages. Les prévisions de l’OMT ne différencient pas les "routards" des "quatre étoiles" mais l’industrie touristique est et restera pour longtemps la première industrie mondiale, avec une croissance annuelle longtemps à deux chiffres et qui est aujourd’hui de l’ordre de 4%. A l’horizon 2010, les flux touristiques devraient être de l’ordre d’un milliard de personnes, sans compter les flux domestiques. Et si c’est bien le Nord qui voyage vers le Sud, les bénéfices induits de cette manne retournent principalement aux grands opérateurs internationaux (transport aérien, infrastructures d’accueil) qui, vous l’avez deviné, sont au Nord.

Pourtant le tourisme, et en particulier le tourisme chez l’habitant, utilisateur des transports locaux, dégustant les plats préparés par les Mamas du monde entier et achetant ses souvenirs aux artisans qui viennent de les terminer, pourrait être une des sources de développement locales les plus directes et les plus intéressantes. Du commerce équitable en live !

Mais voilà, comme le résume Doria Valayer, présidente de l’association Transverses , "on dit que 25 touristes individuels font plus de dégâts qu’un groupe de 25 touristes". Car tout "baroudeur" qu’il est, le touriste transporte avec lui un confort d’occidental inadapté au coin et qui aggrave trois problèmes majeurs : le développement des décharges sauvages, la surconsommation d’eau et l’absence de traitement des eaux usées. Autrement dit bouteilles en plastique et flacons de shampoing pour des douches quotidiennes. Dans combien de villages, des activités traditionnelles et vitales telles que l’agriculture et la pêche n’ont pu cohabiter avec les besoins en eau des nouvelles guest-house ou pour assurer les plongées des touristes ? Beaucoup. Car le "routard", terme déjà dénaturé par un guide, voyage aussi en masse. Et quand le village devient campement de jeunes et que s’installent durablement, les coca, TV et autres pilules, on se dit qu’on s’était quand même pas tapé des milliers de kilomètres pour les retrouver tous là !

On est surpris en Asie, de constater que les restaurants s’équipent de magnétoscopes pour que les touristes revoient pour la énième fois Top Gun en buvant des Heineken. Ne sont-ils pas venus jusqu’ici pour contempler les ciels étoilés, écouter les tambours ou flâner le long des marchés de nuit ? On est surpris puis carrément énervés quand au petit matin, en suivant les gosses, on découvre à l’arrière des villages, une décharge sauvage pleines des fameux flacons, et piles des walkmans. Enervés, déçus, parce qu’on sait bien qu’une autre importance est accordée à ces déchets en Europe et qu’on ne les abandonne pas comme ça en pleine nature. Alors, pourquoi pas exporter ces réflexes avec soi ? Pourquoi le simplet "je peux jeter mes déchets parce qu’il y en a plein, que les gens le font" prendrait-il le dessus ? On sait que la plupart des routards sont principalement de jeunes diplômés ou étudiants, aux moyens financiers limités mais mus par une réelle envie de découverte. Subitement, dans cet autre pays, cette autre culture, le routard se retrouve riche au ’paradis’, là où tout est facile et tout le monde souriant, de quoi en oublier -il est en vacances- les règles de base, une certaine "conscience" que l’on voudrait universelle.

 

 

© EKWO

DOSSIER EKWO ATTITUDE

Texte d’Anne VIGNA

Des solutions simples

Voilà pour les faits, voilà pour les dangers, voilà pour le tableau noir. Reste que comme ce magazine a pour but de l’annoncer, il existe des solutions simples, efficaces et pas forcément "moins chères", critère sacro-saint dans tous les guides de voyage et à l’origine de pas mal de dysfonctionnements dans l’attitude du touriste. Elles s’appellent tourisme éthique, solidaire ou équitable, comme vous voulez. Derrière l’effet de mode que certains peuvent railler, elles proposent comme philosophie, de participer à un développement durable à la fois pour l’hôte et le voyageur. Rappelons que la notion de durabilité consiste simplement à réconcilier l’environnement, l’économie et l’humain et que si, là aussi, la mode dénature l’idée, elle n’en reste pas moins novatrice et nécessaire aujourd’hui. Cela ne demande pas des milliards ni des réunions au sommet mais simplement un investissement personnel et un regain de conscience citoyenne même pendant ses vacances. Donc concrètement, cela demande d’abord de préparer son voyage sans s’en remettre complètement aux bibles modernes et commerciales que sont à l’heure actuelle les guides de voyage. Entre bouche à oreille, Internet et hasard, et en croyant très fort au précepte "quand on veut vraiment, on trouve", on peut préférer les lieux où l’accueil des touristes est synonyme de développement pour toute une communauté et respect de la terre. Ces lieux existent dans chaque pays mais très rarement dans les guides, d’où la débrouille qui reste le propre du voyageur.

Remplir et réutiliser sa bouteille

 

 

 

 

 

L’exemple symptomatique parmi tant d’autres est celui de Vang Vieng au Laos, petit village isolé, devenu passage obligé de milliers de routards pour la beauté de ses multiples grottes et le parfum de son opium. En traversant la rue centrale, vous verrez affichés les "american burger" et autres "french breakfast" devant des terrasses, pleines de touristes. Tous ces restaurants sont tenus par des Thaïlandais, mais les Laotiens, employés, vous parlent fièrement de "Mister Tea", ainsi rebaptisé par et pour les touristes. Solangkoun Thanongsi est en fait au bout de la rue et déjà sa devanture, restaurant biologique, à de quoi intriguer. Pas de lumières criantes mais des containers d’eau près des murs, pour permettre au touriste de remplir et réutiliser sa bouteille. Pas de télé en fond sonore, mais de la lecture en première page du menu pour expliquer au voyageur que cette nourriture est issue d’une ferme biologique dont les bénéfices sont entièrement réinvestis dans des structures communautaires. Voilà, un choix des plus simples pour le citoyen-voyageur, entre un début et une fin de rue...

Toujours est-il qu’en se rendant à sa ferme, vous apprenez qu’il donne des formations gratuites sur l’agriculture biologique aux paysans du coin, du travail
à un groupe de femmes handicapés et crée des jardins dans quatre écoles. Vous comprenez bien vite que c’est le restaurant, la vente du thé vert et des écharpes de soie qui permettent en partie cela.
Et qu’en privilégiant ces endroits, on participe activement à une cohabitation fructueuse entre touristes et locaux. Sans vouloir verser dans le pessimisme, les opérateurs de voyage qui vendent à l’heure actuelle la beauté d’une nature sauvage ne se préoccupent guère des dégâts causés sur place. Si cet endroit est défiguré, ils proposeront plus loin dans quelques dernières forêts vierges une nouvelle attraction. Finalement ce sont les locaux qui commencent à s’inquiéter des traces des voyageurs et conçoivent une offre respectueuse de l’environnement et des gens. Aux routards, en tout premier lieu, de l’encourager afin que demain ces lieux deviennent des modèles, inspirateurs d’autres pratiques.