Jardiner
sur
le
pavé
Délaissé
pendant plusieurs années, le jardinage
est aujourd’hui à la mode. Que ce
soit dans un jardin ou sur un balcon, nombreux
sont ceux, qui, le week-end, troquent palm et
portable contre bêche et serfouette. Car
les urbains aussi aiment la terre. Exit la culture
réservée aux campagnes. Les lopins
de terre fleurissent ici et là aux pieds
des immeubles, sur les rebords de fenêtres.
Cuisine
buissonnière
Cuisiner et déguster les
fleurs n’est pas une idée à
la mode. Les chinois mitonnent les fleurs de glycine,
de chrysanthème
ou de chèvrefeuille depuis belle lurette.
Les japonais offrent en festin les fleurs de camélia
aux nonagénaires, symboles de longévité.
Les pâtisseries orientales regorgent de
fleurs d’oranger, de jasmin. Et plus simplement
chez nous, les fleurs d’acacia ou de courgettes
se préparent encore en beignet, les primevères
sont utilisées dans la soupe en Lorraine,
et l'on trouve de la confiture de pétales
de rose. Envies d’assiettes hautes en couleurs
? Suivez le guide.
Nul besoin d’hectares
pour faire fleurir son jardin secret. Un balcon,
un rebord de fenêtre, quelques pots peuvent
suffire. Pour commencer semez et plantez
les incontournables plantes aromatiques : thym,
romarin, sauge, laurier, estragon, origan, persil
cerfeuil, coriandre, ciboulette, aneth. Osez de
nouvelles saveurs avec le basilic pourpre, la
menthe poivrée ou citronnée, l’hysope
aux fleurs bleues, l’angélique,
la mélisse, la citronnelle. Semez des capucines
pour leur bouquet rouge orangé et leur
goût poivré (fleurs en salade, baies
confites au vinaigre). Tentez la bourrache, les
soucis, les pavots, le pourpier portulaca
oleracea- (tiges et feuilles en salade, cuit,
au vinaigre en condiment), pissenlit (boutons
à confire), violettes (confire les fleurs),
jasmin (sirop, liqueur)…
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DOSSIER
EKWO ATTITUDE
texte
: Monica Fossati & Hélène
Binet
Décidez-vous
à cuisiner les tulipes,
œillets,
pensées
et composez avec les parfums envoûtants
: jasmin, chèvrefeuille,
géranium,
lavande, jacinthe,
lilas.
De
la cueillette à l’assiette
Mauvaise nouvelle
pour les couche-tard, le meilleur moment
pour la cueillette est le matin, de bonne
heure de préférence et par
temps sec. Si ce n’est pas votre
heure, optez pour le soir après le
coucher du soleil. En pleine journée,
les herbes et les fleurs perdent de leurs
saveurs. Ramassez les fleurs en boutons
ou à peine écloses pour qu’elles
conservent leur parfum. Coupez-les au dernier
moment juste avant de cuisiner et si le
repas n’est pas prêt, trempez-les
dans l’eau froide en bouquet.
Révision
de sciences naturelles
Après
la cueillette, il est nécessaire
de dévêtir les fleurs avant
de les cuisiner. Pour y parvenir il vous
sera peut-être nécessaire de
vous replonger dans vos livres de sciences
naturelles du collège pour y retrouver
la terminologie.
La leçon
ainsi révisée, ôtez
cœur, pistil et étamines,
sources d’allergie, toutes les parties
vertes, tiges et corolles, exception faite
pour les pissenlits ou les tournesols. La
plupart des fleurs sortent facilement de
leur calice. Si ce n’est le cas
détachez les pétales un à
un (un peu, beaucoup, passionnément…)
ou coupez la corolle de la fleur avec des
ciseaux.
Enfin avant d’engloutir vos fleurs
ainsi préparées vérifiez
qu’elles ne contiennent pas une armée
de pucerons, de coccinelles ou une abeille.
Secouez-les, soufflez pour déloger
les squatters et si l’occupant est
tenace passez-les rapidement sous l’eau
et épongez-les sur du papier absorbant.
Les préparatifs terminés,
il ne vous reste plus qu’à
enfiler votre tablier. |
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